jeudi 3 avril 2014

La richesse...

Qu'est-ce que la richesse selon vous? 
J'analyse ma situation depuis quelque temps et je me rends compte de toute la richesse que j'ai! Oui, je suis riche! Ne vous méprenez pas, je ne parle pas de mon compte de banque, mais bien de ma richesse intérieure, de ma richesse en tant qu'humaine, en tant que maman!

J'ai une relation particulière avec l'argent, car quand il y en a, je l'utilise et quand il n'y en a pas, je m'en passe très bien. Certains considèrent que j'ai un mauvais rapport avec celui-ci, que je ne m'en soucie pas suffisamment, mais bon, c'est leur opinion! Je ne suis tout de même pas excessive et je l'utilise de façon intelligente... je crois! Oui, j'ai des REER et tous les trucs du genre, mais je ne me serre pas la ceinture afin d'en mettre plus que nécessaire de côté en prévision des vieux jours. Il est vrai que l'argent mène le monde, la société, les couples, les familles et tout ça est bien malheureux. Je regarde les gens autour de moi et je constate que plusieurs adhèrent à cette philosophie "de l'écureuil" et que leur compte de banque se doit d'être toujours bien garni sinon ils paniquent! Il est malheureux de constater que ces gens s'empêchent de vivre juste au cas où... ou deviennent tout simplement "workoliques" dans le but d'en amasser toujours plus. Un jour, ils se réveillent soit trop vieux ou malades, ou soit seuls dans leur coin ayant perdu ceux qu'ils aimaient en travaillant trop, négligeant ainsi leurs proches qui en ont eu finalement marre et sont partis faute de temps de qualité ou de projets communs à partager. Ils réalisent alors qu'ils sont passés à côté de bien belles et bonnes choses sans en profiter quand c'en était le temps à cause de leur envie toujours grandissante d'avoir plus d'argent.

Une des belles et bonnes choses dont moi je ne voulais pas passer à côté c'était mes enfants! Par choix, je n'ai pas travaillé à l'extérieur pendant leur petite enfance et personne n'en est mort malgré les revenus plus faibles. J'ai toujours aimé faire des activités avec eux qui ne demandaient souvent qu'un peu de temps ou d'imagination. Ce pouvait être aussi simple que d'écouter un film à la maison, leur faire leur repas préféré, les aider dans leurs travaux scolaires, m'impliquer dans leurs écoles, aller au cinéma, voir un spectacle, aller prendre une marche dans le bois, magasiner (sans rien acheter sauf un cornet de crème glacée ou un cappucino glacé chez Tim Horton), ... etc. Plus jeunes, on organisait des piqueniques dans le fond de la cour (la cour était grande à cette époque et eux si petits donc tout était relatif), on partait à la campagne visiter leur tante (ma sœur), on allait au zoo ou camper, on organisait des fêtes d'amis, on faisait des cabanes avec des draps dans le sous-sol, etc... Ces moments-là valaient de l'or à mes yeux! Maintenant ils vieillissent (2 sur 3 sont adultes) et deviennent de plus en plus autonomes et occupés, mais j'aime encore créer des petits moments justes à nous... qui n'ont pas de prix! Je crois leur avoir appris qu'ils devaient profiter de la vie au présent et non au futur et que le bonheur peut s'obtenir par de petites choses et non par des richesses monétaires.

Métis-sur-Mer été 2001


Dernièrement, je suis allée magasiner avec une de mes filles et tout bonnement, je lui offre de lui acheter quelque chose de surplus, dont elle n'avait pas besoin et n'avait pas demandé, mais je savais qu'elle aurait aime avoir. Elle me répond alors "Ah non maman, je n'en ai pas besoin. Merci quand même!" Une autre fois, j'offre à un de mes enfants de lui prêter des $ pour régler une dette en lui disant qu'il pourrait me rembourser plus tard et sans intérêt. Il refuse mon offre en disant qu'il préfère régler ses comptes lui-même, même si cela signifie plus de travail à temps de partiel et pas ou peu de sorties pour les prochains mois. Je peux vous dire qu'en tant que maman, j'étais très fière de mes enfants! Ils comprennent que pour avoir des sous, il faut travailler et que l'on n’est pas obligé de TOUT avoir pour être heureux! J'ai toujours eu cette philosophie qui dit que "Quand y'a d'l'argent, tant mieux, quand y'en a pas, tant pis"... ou "y'en aura d'autre"! même si j'avoue que durant la période où les enfants étaient petits, il n'y en avait pas beaucoup de surplus. Ils ont été habitués jeunes à faire des choix ou à ne pas avoir tout ce qu'ils demandaient et n'en étaient pas plus malheureux pour autant. Ils ont vite compris que l'argent, ça se gagne et que ça ne me pousse pas dans les arbres.  Je pense que c'est une belle valeur qui leur est restée.

Maintenant qu'ils sont grands, je dois commencer à penser à moi, car personne ne le fera à ma place. J'ai des rêves, j'ai des ambitions, un petit réseau d'amis auxquels je tiens, mais mes enfants continuent et continueront toujours de prendre une très grande place, mais il est temps que je profite de MA vie! Je pense leur avoir donné suffisamment pour qu'ils partent du bon pied dans leur vie sans que ça se compte nécessairement en dollars. Un jour, en discutant avec une personne âgée, je dis "En tout cas, mes enfants sont bien avertis qu'ils ne comptent pas trop sur l'héritage à ma mort, car je compte bien avoir vécu et dépensé tout mon argent"! Scandale! On me répond alors: "Ben voyons, tu ne laisseras pas d'argent à tes enfants? En plus, penses-y, tu vas trouver ça dur de vivre dans la misère quand tu seras vieille si tu n'as pas les moyens de te payer une résidence convenable"... Heu! Moi perplexe, je réponds: "Je préfère être vieille, pauvre et avoir des tonnes de beaux souvenirs et de belles images dans ma tête après avoir réaliser bien des projets et vécu mes rêves plutôt que d'être très à l'aise avec logement de luxe, et me bercer à longueur de journée en me disant "J'aurais tellement aimé" ou "J'aurais donc dû"! Silence... Vaut mieux avoir des remords que des regrets... parait-il!

Cette façon de penser me vient sans doute de mes parents, de ma famille qui a toujours su créer des moments magiques ou mémorables avec de petits riens. Que ce soit en camping, en ski de fond dans le bois derrière la maison familiale, les fêtes de famille... tout devenait matière à forger de beaux souvenirs sans que nécessairement l'argent y soit pour quelque chose.  À l'époque où  j'étais au Cégep et que je vivais en appartement, je me suis vue  être obligée de vendre des livres en fin de session parce qu'il me restait que 10$ en banque et que je devais manger encore pendant 2 semaines. Je suis passée au travers et j'ai utilisé le système D. J'en ai mangé des beurrées de beurre de peanut et du spaghetti blanc et ça ne me dérangeait pas. Je pense même que ça m'a rendue plus forte et moins exigeante envers la vie.


Le jour où je serai vieille et que je me bercerai dans un foyer de personnes âgées, j'aurai de belles images et de beaux souvenirs à me rappeler. Je reverrai mes filles qui chantent à tue-tête des chansons de "Frozen" ou du "Roi Lion" dans la cuisine, nos sorties en famille, nos pleurs en regardant un film triste, nos vacances en Gaspésie et nos séjours de camping mère-enfants tous bien collés près du feu. Je repenserai à la joie et la peine que nos animaux de compagnie nous ont causées, au "tiraillage" entre frère et sœurs qui m'exaspérait en apparence, mais qui me faisait franchement sourire me rappelait tellement mes chamailles avec mon propre frère, à la fierté ressentie lors de leurs réussites (et pas seulement scolaires), au serrement de poitrine ressenti à leur première "ride" de bicyclette. Je repenserai à la réalisation de mes rêves, à mes accomplissements personnels (travail, bénévolat ou autre), à mes voyages et aux personnes extraordinaires que j'ai rencontrées, à mes "p'tits amours" du primaire qui me donnent envie de me lever et d'aller travailler chaque matin, à leurs marques d'affection et même à leurs confidences à l'occasion... Je pourrais vous en énumérer encore à la tonne tellement je suis riche de bonnes et belles choses... une richesse que l'argent ne peut acheter et ça, personne ne pourra jamais me l'enlever! 

1 commentaire:

  1. Merci Odette pour cette belle réflexion! Je pense comme toi! Tant que j'arrive à payer mes comptes chaque mois, le reste m'importe peu. Je veux aussi que mes enfants aient des souvenirs agréables à raconter à leurs propres enfants plus tard!

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