La douleur... Tout le monde un jour ou
l'autre a ressenti de la douleur. Comme chacun a un seuil de tolérance
bien personnel, la douleur devient incomparable d'une personne à l'autre.
Comme plusieurs personnes, j'ai de la
douleur chronique depuis plusieurs années, mais je ne suis pas en mesure de
vous donner le degré de cette douleur. Je pourrais aussi bien vous dire
que sur une échelle de 10, elle se situe à 6 quand pour quelqu'un d'autre, la
même douleur se situerait à 4 ou 8... Tout est question d'endurance ou de
tolérance. De plus, elle varie d'un jour à l'autre.
Il y a tellement de préjugés autour des
douleurs chroniques qu'avec le temps, on ose plus avouer à personne qu'on a
mal. Les gens autour de nous ne savent même pas que nous avons de la
douleur quotidiennement, on n'en parle pas, de toute façon, ça changerait
quoi? Notre entourage finirait par ne plus y porter
attention ou même à soupirer en écoutant encore une fois nos
plaintes. Alors, zip, on se tait et on endure. On continue tant bien
que mal à faire tout ce que les gens attendent de nous et faisons tout
pour que notre état ne nuise à personne. Par moment le moral descend,
l'humeur fait des vagues et là, les gens disent "Ah, elle est
encore en crise... ou en criss!" c'est selon! La compassion
n'existe pas ou n'existe plus, car quand nous sommes en crise, les
gens autour de nous ne peuvent plus compter sur nous pour combler leurs besoins
et nous dérangeons leur bienêtre et leur quotidien.
Pour ma part, ma douleur, j'en ai fait une
partie intégrante de la vie et je vis avec elle depuis tellement longtemps que
quelquefois je l'oublie. Il y a des jours où elle m'invalide et d'autres où
je peux vivre normalement... Par chance, sinon je ne ferais plus
rien depuis des années. Je ne suis pas quelqu'un qui se plaint de nature. La
douleur est présente et souvent, personne autour de moi ne peut la
deviner. Je reste active, je travaille, je fais du jogging, de la randonnée, du
camping, un peu de vélo, de la photographie, quelques voyages... Bref, je
vis...
J'ai vu plusieurs spécialistes: chiro,
naturopathe, acuponcteurs, médecins, et toute la panoplie de soignants
imaginable... J'ai dépensé tellement de temps et d'argent, c'en est presque
gênant, chacun me promettant des miracles sans pour autant avoir de
résultat tangible au final. Le seul soulagement efficace que j'ai eu, je l'ai
trouvé dans le "chimique"... Des pilules tous les jours et d'autres,
plus fortes, en cas de crise aigüe.
Ce printemps (avril 2013), un nouvel
épisode de douleur plus intense avec en plus de nouveaux symptômes sont
apparus. Un peu paniquée, je suis allée voir mon médecin (je consulte en privé
depuis 3 ans maintenant... question de dépenser encore un peu plus mon
fric... sarcasme!). Mon médecin prend son temps même si on est vendredi
après-midi et qu'elle a hâte de finir sa semaine de travail. Je suis, selon
elle, LE cas de la semaine, car mes symptômes ne
concordent avec aucun problème en particulier. Après avoir passé tout
près d'une heure avec elle, je ressors de son bureau avec une prescription pour
rencontrer un neurologue. Enfin, je me sens écoutée et prise au sérieux par un
médecin! Je ne suis pas qu'un simple numéro...
Quelques semaines plus tard (juin 2013),
visite chez le neurologue... Encore une fois, je tombe sur un médecin
compréhensif, qui prend le temps de bien écouter et de bien faire son
diagnostic (Dr Vaucher). Par contre, pour confirmer son hypothèse, il m'envoie
passer une IRM (imagerie par résonance magnétique).
Arrive le mois de septembre, je passe mon
IRM et on me dit que les résultats seront envoyés à mon médecin traitant
d'ici un mois!
Lundi 30 septembre, appel de mon médecin
pour dire qu'elle a les résultats! Elle pensait au tout début à une hernie
discale cervicale ou un nerf coincé et le neurologue abondait sans le même
sens, mais au téléphone, elle me dit que ce n'est pas UNE, mais TROIS hernies
cervicales qui me causent tant de mal.... Que j'ai peut-être ça depuis des
années... Que c'est peut-être entre autres, la cause de mes migraines,
céphalées, maux de tête de tension, engourdissements du bras et de la main,
etc... Et qu'au final: JE NE SUIS PAS FOLLE !!!
ENFIN un médecin m'a prise au sérieux et
est allé au bout de l'investigation...
Cette femme médecin m'a réconciliée avec
le système médical (voir mon blogue: Savoir se plaindre).
Maintenant je dois aller en
physiothérapie en sachant que mon mal n'est pas "imaginaire"
comme certains le prétendaient... et comme je commençais aussi à le croire!
Quand personne ne trouve d'où ta douleur provient, il est normal d'en
venir à douter de soi-même.
Maintenant, je peux dire: Et v'lan, dans
les dents de tous ceux qui m'ont dit ou on seulement pensé que mon
mal était "dans ma tête", qu'un bain chaud pouvait tout régler, que
je devrais cesser de boire du café (Hey!, j'en prends un ou deux par jour,
je pense que ce n'est pas abuser ça) ou que je me servais de ma
douleur comme excuse quelquefois... Je mise beaucoup sur la physio pour
retrouver une vie normale et surtout sans douleur. Avec entêtement et
acharnement, je fais et faisais quand même pratiquement tout ce dont j'avais
envie depuis quelques années, mais non sans certaines limites. Suite
à la physio, si tout va bien, toutes ces choses seront tellement mieux et
mes projets pour les prochaines années (voir mon blogue: La
défragmentation) deviendront de plus en plus réalisables. Je
me croise les doigts très fort pour que ça marche....!
Je vous en redonne des nouvelles dans
quelques mois... mais j'ai confiance en un avenir meilleur! ;-)