mercredi 29 avril 2015

Quand ça bascule... il faut savoir garder espoir!

Nous ne sommes jamais préparés à la maladie et celle-ci n'arrive jamais au bon moment... D'ailleurs, existe-t-il un bon moment pour être malade? Non!

Le matin du mercredi 8 avril, je me lève comme tous les matins et m'installe avec mon café devant la télé, petit rituel pour me permettre de me réveiller avant d'aller travailler... À 8h, petit mal de ventre... 9h j'appelle au travail pour dire que je ne rentrerai pas, car je fais sans doute une gastro... 9h30, je vais me recoucher... Dans les 2 heures qui suivent, je me lève, mais je suis étourdie et je commence à avoir des nausées.... 11h30 rien ne va plus... je suis incapable de m'assoir, je suis en boule dans mon lit et je souffre beaucoup. Heureusement, j'ai mon cellulaire à côté de moi, j'appelle du secours. Mes parents arrivent quelques minutes plus tard et nos partons pour l'urgence de l'hôpital vers midi.


Je passe 10 heures, assise sur une chaise roulante, on me donne de la morphine, mais sans grands effets puis un cocktail d'Advil et de Tylénol et là, léger soulagement. Prise de sang, échantillon d'urine, palpation de l'abdomen, tension artérielle, pouls, je fais de la fièvre... On y va à tâtons et par élimination. Vers 22h, on me dit que je resterai pour la nuit en observation, car mes globules blancs sont élevés ce qui laisse présumer que je combats une infection... Je passerai un scan le lendemain matin afin d'essayer de trouver la source de cette infection.


La nuit passe et à 9h jeudi matin, on m'amène au scan qui ne se révèle pas très concluant. Appendice un peu enflé, intestin un peu enflé... Pas certain de la cause du mal. On m'envoie en gynéco... rien de ce côté-là non plus! Je commence à vomir... La seule option qui reste c'est la chirurgie exploratrice... On m'avise qu'il peut s'agir d'une simple appendicite, mais qu'il est aussi possible que ce soit des diverticules et que je me retrouve avec une stomie. Vers 1 heure vendredi matin, me voilà donc sur la table d'opération.. Cela fait 37 heures que je suis à l'hôpital. Je crois que l'opération a duré environ 2 heures.

Au réveil, premier réflexe... je me tâte le ventre.... et j'ai une stomie...! On me dit alors que mon intestin était perforé et que je faisais une péritonite. Ok, ce n'est pas le cancer ni toutes autres maladies mortelles ou graves, mais quand tu n'as jamais été malade de ta vie, le choc est tout de même grand. Moment de découragement... Quelques larmes... Je pense aux conséquences... Je pense au temps de convalescence.... Je pense à ma famille, mes enfants, mes responsabilités, mon travail... et surtout... je pense à mon amoureux! Je trouve la situation injuste pour lui, pour nous... On vient de se retrouver après plusieurs années (je vous raconterai notre histoire dans un autre texte...) et voilà que quelques semaines plus tard, la vie nous envoie cette épreuve... Pourquoi maintenant? Comment mon état sera-t-il reçu! Je ne serai plus la même ... du moins pour quelque temps! Et tout un été de convalescence... c'est vraiment long! Il ne mérite pas ça!...

Tout de même, durant mon séjour à l'hôpital, le moral était assez bon malgré tout. J'étais bien entourée, d'excellents soins et beaucoup d'appui de ma famille (parents, enfants, frère, sœur, cousin/cousines, oncle, tante), de mon amoureux et de mes bons amis. Quelques petits moments de découragement ou de fatigue ici et là, mais en général, ça allait et je récupérais très bien. On dirait que tant que nous sommes supervisés et sous les soins des infirmiers/infirmières et médecins, on se sent dans une bulle et notre état nous semble presque irréel. Par contre, quand le médecin nous signe notre congé, c'est une autre réalité qui nous frappe... On va devoir retourner à la maison et se débrouiller toute seule... avec ce sac collé à l'abdomen! Là les questions et les peurs arrivent...

Heureusement, mon amoureux est là... car ma tête part dans tous les sens! Voilà que je remets tout en question. Je pleure, je lui dis qu'il devrait me laisser... qu'on devrait se revoir seulement à l'automne quand tout ça sera dernière moi et s'il a toujours envie de m'avoir près de lui, que je vais gâcher son été, qu'il n'a pas à supporter tout ça... Bref je lui offre sur un plateau toutes les excuses valables pour qu'il parte sans remord et avec ma bénédiction.... mais il reste... à mon grand bonheur!




Je me dis avec quelques semaines de recul que la vie l'a remis sur mon chemin en janvier dernier pour les bonnes raisons. Rien n'arrive pour rien et les rencontres ou retrouvailles des gens qu'on aime ne sont pas le fruit du hasard... Qu'il ait été là ou non le 8 avril, j'aurais été malade... Mais sa présence aujourd'hui me rassure et m'aide dans ma convalescence. Elle me donne du courage pour la prochaine chirurgie et me donne confiance en l'avenir... lequel était plutôt sombre depuis quelques années. Il me donne de l'espoir et m'a réappris à croire que l'impossible peut devenir possible!


Preuve qu'il faut savoir garder confiance en la vie... car "On va s'en sortir ensemble!"


mardi 28 avril 2015

Un revers de plus....

6e message: Compostelle


Bon, encore une fois, la vie me met des bâtons dans les roues! Mon beau projet de faire la route de Compostelle vient encore de subir un revers... Depuis maintenant 10 ans, j'ai quelques fois l'impression que la vie me "garroche" des roches et m'impose sa loi avec toutes sortes d'évènements qui me font dévier de mon but: celui de marcher 850 km de St-Jean-pied-de Port (France) à Saint-Jacques de Compostelle (Espagne). Après plusieurs reports durant les dernières années pour toutes sortes de raisons (valables ou non me direz vous) j'avais finalement opté pour l'été-automne 2015, car j'y célèbrerai mes 50 ans et que cette date est immuable dans le temps... Plus d'excuses, plus de raisons valables de remettre mon projet à plus tard... je le ferai! Mais la vie en a encore une fois décidé autrement...
Au cours de la dernière année, j'ai recommencé mon entrainement, j'ai acheté un peu de matériel (manteau, appareil-photo compact, sous-vêtements, chandail, bas, etc.), j'ai assisté à plusieurs conférences ou séances d'information sur le sujet, j'ai parlé de mon projet à mon employeur et mon congé en septembre 2015 était accordé, j'ai vérifié régulièrement le prix des billets d'avion.... Bref tous les astres s'alignaient pour que cette année soit enfin la bonne et que je puisse réaliser mon rêve vieux d'une dizaine d'années... mais, coup du sort! La maladie m'est tombée dessus...

Maladie qui demandera presque 6 mois de convalescence au total et qui viendra encore une fois gruger dans les économies faites pour ce voyage au cours des dernières années... Mais on ne choisit malheureusement pas quand on sera malade ou non. Je me dis qu'il vaut mieux que ce soit maintenant plutôt qu'à un âge plus avancé où la récupération aurait pu être plus difficile et plus longue! Je récupère rapidement et le médecin m'a dit que je ne devrais pas avoir de séquelles à long terme. C'est encourageant tout de même!  

J'ai la tête dure et je suis tenace.... Pour l'instant, je me concentre sur ma guérison et je suis les consignes du médecin à la lettre, car je veux revenir au maximum de ma forme rapidement et me remettre à l'entrainement dès que possible.

Y'a pas que la vie qui me mette des bâtons dans les roues, j'ai droit à de petits commentaires déplaisants à l'occasion et je dirais même que je sens de la jalousie et de l'incompréhension pour ce projet. Certaines personnes ne comprennent pas que je veuille faire quelque chose SEULE et seulement pour moi! J'ai l'impression que ces gens se sentent trahis ou exclus et sont frustrés que je puisse avoir envie d'accomplir quelque chose uniquement pour moi...


Tout ça est sans doute en grande partie de ma faute... J'ai trop souvent fait passer les besoins et les envies des autres en priorité, en mettant de côté mes propres désirs. Toutes mes actions, tous mes gestes, tout mon être étaient et sont encore souvent dédiés aux autres... afin qu'EUX réalisent leurs rêves, mais depuis un an, je me dis qu'à l'aube de mes 50 ans, le temps est venu de m'accorder de l'importance sans me sentir coupable... Oui, ceci est le projet le plus égoïste dans lequel je me suis embarquée dans ma vie et je veux y aller à fond! Alors je quitterai famille et travail pour environ 8 semaines... un jour!  Je le ferai mon Camino malgré les gens qui ne comprennent pas, malgré les gens qui me jugent, malgré les revers de la vie... je le ferai, mais malheureusement, pas cette année encore une fois!... C'est partie remise!