Nous ne sommes
jamais préparés à la maladie et celle-ci n'arrive jamais au bon moment...
D'ailleurs, existe-t-il un bon moment pour être malade? Non!
Le matin du
mercredi 8 avril, je me lève comme tous les matins et m'installe avec mon café
devant la télé, petit rituel pour me permettre de me réveiller avant d'aller
travailler... À 8h, petit mal de ventre... 9h j'appelle au travail pour dire
que je ne rentrerai pas, car je fais sans doute une gastro... 9h30, je
vais me recoucher... Dans les 2 heures qui suivent, je me lève, mais je
suis étourdie et je commence à avoir des nausées.... 11h30 rien ne va
plus... je suis incapable de m'assoir, je suis en boule dans mon lit et je
souffre beaucoup. Heureusement, j'ai mon cellulaire à côté de moi, j'appelle du
secours. Mes parents arrivent quelques minutes plus tard et nos partons pour
l'urgence de l'hôpital vers midi.
Je passe 10
heures, assise sur une chaise roulante, on me donne de la morphine, mais
sans grands effets puis un cocktail d'Advil et de Tylénol et là, léger
soulagement. Prise de sang, échantillon d'urine, palpation de l'abdomen,
tension artérielle, pouls, je fais de la fièvre... On y va à tâtons et par
élimination. Vers 22h, on me dit que je resterai pour la nuit en observation,
car mes globules blancs sont élevés ce qui laisse présumer que je combats une
infection... Je passerai un scan le lendemain matin afin d'essayer de trouver
la source de cette infection.
La nuit passe et
à 9h jeudi matin, on m'amène au scan qui ne se révèle pas très concluant.
Appendice un peu enflé, intestin un peu enflé... Pas certain de la cause du
mal. On m'envoie en gynéco... rien de ce côté-là non plus! Je commence à
vomir... La seule option qui reste c'est la chirurgie exploratrice... On
m'avise qu'il peut s'agir d'une simple appendicite, mais qu'il est aussi
possible que ce soit des diverticules et que je me retrouve avec une stomie.
Vers 1 heure vendredi matin, me voilà donc sur la table d'opération.. Cela
fait 37 heures que je suis à l'hôpital. Je crois que l'opération a duré environ
2 heures.
Au réveil,
premier réflexe... je me tâte le ventre.... et j'ai une stomie...! On me dit
alors que mon intestin était perforé et que je faisais une péritonite. Ok,
ce n'est pas le cancer ni toutes autres maladies mortelles ou graves, mais
quand tu n'as jamais été malade de ta vie, le choc est tout de même grand.
Moment de découragement... Quelques larmes... Je pense aux conséquences...
Je pense au temps de convalescence.... Je pense à ma famille, mes enfants, mes
responsabilités, mon travail... et surtout... je pense à mon amoureux! Je
trouve la situation injuste pour lui, pour nous... On vient de se retrouver
après plusieurs années (je vous raconterai notre histoire dans un autre
texte...) et voilà que quelques semaines plus tard, la vie nous envoie cette
épreuve... Pourquoi maintenant? Comment mon état sera-t-il reçu! Je
ne serai plus la même ... du moins pour quelque temps! Et tout un été de
convalescence... c'est vraiment long! Il ne mérite pas ça!...
Tout de même,
durant mon séjour à l'hôpital, le moral était assez bon malgré tout.
J'étais bien entourée, d'excellents soins et beaucoup d'appui de ma
famille (parents, enfants, frère, sœur, cousin/cousines, oncle, tante), de mon
amoureux et de mes bons amis. Quelques petits moments de découragement ou
de fatigue ici et là, mais en général, ça allait et je
récupérais très bien. On dirait que tant que nous sommes supervisés et sous les
soins des infirmiers/infirmières et médecins, on se sent dans une bulle et
notre état nous semble presque irréel. Par contre, quand le médecin nous signe
notre congé, c'est une autre réalité qui nous frappe... On va devoir retourner
à la maison et se débrouiller toute seule... avec ce sac collé à l'abdomen! Là
les questions et les peurs arrivent...
Je me dis avec
quelques semaines de recul que la vie l'a remis sur mon chemin en janvier
dernier pour les bonnes raisons. Rien n'arrive pour rien et les
rencontres ou retrouvailles des gens qu'on aime ne sont pas le fruit du
hasard... Qu'il ait été là ou non le 8 avril, j'aurais été malade... Mais
sa présence aujourd'hui me rassure et m'aide dans ma convalescence. Elle me
donne du courage pour la prochaine chirurgie et me donne confiance en
l'avenir... lequel était plutôt sombre depuis quelques années. Il me donne de
l'espoir et m'a réappris à croire que l'impossible peut devenir possible!
Preuve
qu'il faut savoir garder confiance en la vie... car "On va s'en
sortir ensemble!"